Née au Sentier en 1967, Murielle Michetti fut d’abord laborantine en biologie. Elle passe ensuite quelques années aux Etats-Unis. Passionnée d’art et s’interrogeant sur elle-même, ce séjour lui permet de découvrir une autre approche de la photographie, d’avoir envie de changer d’horizon professionnel et de développer son propre concept de communication. A son retour, elle suit donc la formation supérieure de l’École de Photographie de Vevey. Diplôme en poche, elle expose dans différents lieux, galeries et festivals, notamment aux rencontres photographiques d’Arles, au Festival des Transphotographiques à Lille, à l’Espace ESF ou encore au Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne. En 2005, elle reçoit un prix spécial au concours photographique d'Hermès; elle figure également dans "Making Faces: The New Photographic Portrait", un livre édité cette année par Thames & Hudson et dans sa version française : "Faire faces : Le nouveau portrait photographique", aux éditions Actes Sud. Si les premiers clichés de l'artiste ont d'abord été consacrés aux nus et aux portraits, explorant les liens unissant l’extériorité à l’intériorité, Murielle Michetti s'oriente désormais vers une recherche portant sur la disparition en s'appropriant des images télévisuelles qui ne lui appartiennent pas, issues de documentaires ou d'images d'actualité qu’elle réinterprète à sa manière.
D'une indéniable beauté formelle, les photographies de Murielle Michetti nous convient à un voyage aux limites de la perception visuelle, à un jeu de cache-cache entre le voilé et le dévoilé. Seule notre mémoire nous permet d' « entrer » dans cet univers où l'on pense appréhender du « connu » sans pour autant en être sûr. Paysages urbains, nature, disparaissent derrière des calques ou se révèlent devant des fenêtres-fentes qui à leur tour nous renvoient à la surface d'un écran. Des visages opacifiés ne se donnent qu'à travers des déchirures. De cet aller-retour entre différentes perceptions, surgissent angoisses ou apaisements. c'est selon! Livré à luimême le spectateur décide de l'itinéraire. Mais le plus important c'est que ce travail nous rappelle que nous ne voyons toujours que ce que nous croyons voir.à l'heure où les images peuvent devenir des armes, ce n'est pas le moindre mérite des photographies de Murielle Michetti de nous inviter à y songer ! Daniel Bovard 2.10.2008 http://www.photographie.com